ENTRE TERRE ET CIEL en BOLIVIE

“Les voyageurs du temps“

Réalisé par Jean-Luc Guidoin

Résumé du film :

Sébastien Lafont nous emmène survoler les hautes plaines de Bolivie qui culminent à 4000 mètres d'altitude. Pour découvrir le sens de la devise nationale : "l'unité dans la diversité", il part à la découverte d'une mosaïque de peuples aussi différents que passionnants. Il partage le quotidien des éleveurs de lamas du parc de Sajama puis découvre la plus ancienne ethnie d'Amérique du Sud, les Chipayas, qui survivent tant bien que mal grâce à la pêche, la chasse et l'agriculture. A Potosi, la plus haute ville du monde, Sébastien s'essaye au dur métier de mineur. Enfin, direction les vallées verdoyantes des Yungas à la rencontre des Afros Boliviens, les descendants des esclaves qui travaillaient autrefois dans les mines. 

Le périple :

La Paz – Sajama – Santa Ana de Chipaya – Potosi – Coroico

La Paz :

Cette ville mérite qu’on s’y arrête d’autant plus qu’il faut quelques jours pour s’habituer à l’altitude. L’aéroport de la ville est l’un des plus hauts du monde : 4060 mètres ! Pendant la descente vers la ville, vous pourrez admirer le panorama complètement hallucinant des quartiers d’El Alto accrochés à la falaise. Concernant l’hébergement, je ne saurai que trop vous conseiller de frapper à la porte d’un frenchie installé à La Paz depuis de nombreuses années : l’ami Ludo. En plus de proposer des appartements meublés avec tout le confort et décorés avec beaucoup de goût, il vous donnera les meilleures adresses de la ville pour déguster parilladas, saltenas et même de vraies bonnes raclettes !

Toutes les infos sur : http://hotel.appartement-lapaz.com/

Parc national de Sajama :

Les trekkeurs de l’extrême connaissent peut-être ce haut lieu de la montagne au pied du mont Sajama, le plus haut sommet de Bolivie : 6842 mètres ! Dans des paysages sublimes, le petit village de Tomarapi est l’escale parfaite pour découvrir les paisibles éleveurs de lamas et d’alpagas. Les villageois gèrent une auberge éco touristique où l’électricité est produite par des panneaux solaires…et donc en théorie l’eau de la douche est chaude ! Plus d’infos sur Tomarapi : http://www.echoway.org/page12.php?ct=8&py=229&li=94

Les Chipayas :

Probablement le plus vieux peuple d’Amérique du Sud, leur origine remonte à plus de 4000 ans. Les Uru-Chipayas viennent des bords du lac Titicaca, ils s'appellent d'ailleurs eux-mêmes le peuple de l'eau. Mais leurs puissants voisins Aymaras puis les conquistadores les ont forcé à quitter leurs terres ancestrales. Obligés de trouver refuge au milieu de nulle part, les Chipayas ont réussi à s'adapter tant bien que mal à des conditions extrêmes : 3700 mètres d’altitude, climat semi-aride, inondation d’une grande partie de leur territoire 8 mois sur 12… Littéralement coupés du monde, les Chipayas sont victimes de leur solitude. Dans les années 30, ils n'étaient plus que 350 à encore parler le Chipaya et aujourd'hui ils sont environ 2000 en tout et pour tout ! Les Chipayas sont extrêmement dépendants des conditions climatiques pour leurs cultures et les récoltes ont été catastrophiques l’an dernier à cause de la sècheresse. Le quinoa est cultivé depuis 5000 ans dans les Andes mais les espagnols ne l'ont pas ramené en Europe. Dans leur malheur, les Chipayas ont la chance de connaître la canahua, une plante exceptionnelle qui ressemble beaucoup au quinoa. Cette pseudo céréale a des propriétés nutritionnelles hors du commun, elle est très riche en protéines, en fer et en acides aminés essentiels.

Les Chipayas sont aussi de redoutables chasseurs qui manient encore avec brio les bolas : l’une des plus vieilles armes au monde, composée de boules de plomb reliées par des ficelles. Ils attendent les migrations des canards et des flamants qu’ils attrapent en vol à l’aide des bolas !Mon séjour chez les Chipayas m’a particulièrement marqué. Le courage de ces hommes et ces femmes qui luttent tous les jours contre les éléments pour survivre est exemplaire.

Point d’Appui, une association française se bat pour construire de véritables digues solides qui empêcheraient la rivière Lauca de déborder et d’inonder le territoire Uru Chipaya. Vous trouverez beaucoup d’informations sur ce projet et sur les Uru Chipayas sur leur site internet : http://www.bolivie.org/?lang=fr&art=13&p=1

De  nombreux peuples comme les Chipayas revendiquent encore le droit à la différence, le droit de vivre loin des contraintes imposées par la société moderne. Pourtant, aujourd’hui, les San, les Penan, les Uru Chipayas et beaucoup d’autres risquent de disparaître et avec eux, des savoirs et des cultures uniques. Si vous voulez en savoir plus sur tous ces peuples et sur leurs luttes, je vous recommande ces deux ONG :http://www.survivalfrance.org/

http://www.icrainternational.org/

Potosi :

Ca vaut vraiment le coup de s’arrêter dans cette ville hors du commun pour comprendre à quel point les conquistadores ont exploité ce pays et son peuple pendant des siècles. La plus haute ville du monde (4100 mètres) est construite au pied du “cerro rico“, la montagne riche, qui domine la ville de ses 4824 mètres. C’est dans ce massif que des milliers de tonnes d’argent, d’étain et de zinc ont été extraites. Il y a 400 ans, la ville était le plus grand centre industriel au monde et abritait autant d'habitants que Londres ! Potosi était la cité la plus riche de tout le continent Américain et des écrivains boliviens affirment qu'avec l'argent extrait des mines pendant plus de 3 siècles, les Espagnols auraient pu construire un pont en argent massif entre Potosi et Madrid !!! On estime que 8 millions d’esclaves se sont tué à la tâche dans les mines. De nombreux Africains ramenés de force pour extraire le minerai ont fuit Potosi dés que l’esclavage a été aboli. Ils sont partis trouver refuge dans le nord du pays, dans les vertes vallées des Yungas. La visite des mines est très impressionnante et de nombreuses agences vous proposent des excursions. Il ne faut pas oublier de prévoir des cadeaux pour les mineurs : feuilles de coca, dynamite (en vente libre !), des sodas et de l’alcool pur… Les mineurs sont des vrais durs et ils boivent sans sourciller de l’alcool à 96°… attention chaud devant !

Coroïco :

Depuis La Paz, il faut passer le col de la Cumbre à 4700 mètres d’altitude, puis emprunter la célèbre route de la mort qui vous emmène jusqu’à Coroico. La route n’est pratiquement plus utilisée que par les touristes qui la descendent souvent à vélo. Sensations garanties, les paysages sont aussi impressionnants que les dénivelés et il est impératif de ne pas rater un virage ! (Vous pouvez réserver cette ballade à La Paz.) A Coroico, pas grand chose à faire si ce n’est une bonne ballade pour se régaler de la présence des afros boliviens ! Fin d’après midi, il est temps de remettre le vélo dans le bus, de rentrer sagement chez Ludo et de sortir dîner à La Comédie