SOUS LES PAVES... L'ARENE

A une vingtaine de kilomètres de Dakar, les vagues de l’Atlantique rythment la vie du paisible village de M’Bao. Ici, on est pêcheurs de père en fils mais le bon vieux temps ou la mer se montrait généreuse est révolu. Et les jeunes ne rêvent plus de pêche miraculeuse. Thiate est le petit dernier d’une famille nombreuse. Depuis toujours, il passe le plus clair de son temps sur la plage, devenu son terrain d’entraînement ! A M’Bao, la côte n’est pas qu’un lieu de pêche et de baignade, c’est ici que se pratique le sport - roi du Sénégal : la lutte !

A 26 ans, Thiate est l’espoir de son village et dans sa chambre, on ne compte plus les trophées.

Pour remporter des combats, il faut se lever de bonne heure. Il fait encore nuit quand Thiate part sur la plage pour l'entraînement du matin. Tous les combats de lutte Sénégalaise ont lieu sur du sable même à très haut niveau. Thiate s’entraîne inlassablement sur ce sol meuble qui développe sa puissance musculaire.

En fin d'après midi, Baye Diop Seck, un ancien lutteur, prodigue ses conseils techniques à son équipe de lutteurs qu’on appelle ici une écurie.

La règle est simple : faire chuter son adversaire ! Si les deux genoux et les deux mains touchent le sol, c’est gagné… Si son dos touche le sol ou s’il se retrouve à plat ventre, c’est gagné aussi !

Pour augmenter encore les chances de terrasser l’adversaire, tous les lutteurs se livrent à des rituels mystiques. Chaque lutteur porte sur lui des amulettes préparées par les marabouts et avant chaque combat, il convient de s'asperger le corps avec des potions magiques.

La lutte Sénégalaise est un sport, mais chaque combat est aussi un spectacle à part entière. Chaque lutteur invente sa propre chorégraphie qu’il effectue en compagnie de ses proches. Au Sénégal, il ne suffit pas de savoir lutter, pour devenir populaire, il faut aussi danser !